Le printemps est arrivé !

Avec la météo clémente que nous avons eue cet hiver, nous pouvons anticiper un printemps qui pourrait entraîner une saison de pollen intense et prolongée. La majorité des personnes atteintes d’allergie au pollen traitent leurs symptômes avec des antihistaminiques en vente libre. Nous entendons souvent ces personnes dire que leurs symptômes sont mal maîtrisés ou que leurs antihistaminiques ne font plus effet alors ils changent de marque de comprimés en croyant qu’il y a une perte d’efficacité ou une accoutumance avec le temps. Cette perception est un mythe et n’a aucun fondement scientifique, malgré qu’elle soit véhiculée par certains professionnels de la santé.

Il faut savoir que l’inflammation induite par les allergènes va bien au-delà de la production de l’histamine qui, si elle est responsable principalement de l’écoulement et de la démangeaison, n’est pas la cause principale de l’œdème (enflure) des muqueuses respiratoires qui entraîne la congestion nasale, les maux de tête et même l’asthme allergique.

Les corticoides topiques nasaux ou bronchiques (si asthme) sont le meilleur traitement de l’inflammation allergique. Ils se sont démontrés plus efficaces que les antihistaminiques (qui bloquent les effets de l’histamine uniquement) lorsqu’utilisés en monothérapie dans les études sur la rhinite allergique. Ils améliorent l’ensemble des symptômes et, en diminuant la sécrétion d’histamine, rendent même les antihistaminiques plus efficace s’ils sont utilisés en même temps. Malheureusement, les corticoides nasaux sont sous-utilisés (par les patients) et même sous-prescrits malgré qu’ils soient recommandés en première ligne dans la rhinite allergique.

Ainsi, si votre antihistaminique ne semble plus suffisant, ne vous méprenez pas. Il ne sert à rien de changer de marque aux quelques semaines, il faut plutôt prendre votre corticoide nasal tous les jours car c’est le seul médicament (mis à part la désensibilisation aux allergènes) qui agit sur toutes les facettes de l’inflammation allergique. En le combinant à un antihistaminique oral, oculaire ou même nasal selon vos besoins, vous obtiendrez les meilleurs résultats. 

– Jean-Philippe Drolet MD FRCPC

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